Etape 18 - Bethéem - Au coeur de la basilique de la Nativité
Samedi 14 avril. Retour dans la nef de la basilique de la Nativité. A mon goût, plus belle que le Saint-Sépulcre. Mais bon... Les goûts et les couleurs... Il s'agit en tout cas de la plus ancienne basilique du pays, construite en 326, à l'initiative de la mère de l'empereur Constantin, au-dessus de la grotte où Jésus est né. "... Et elle mit au monde son Fils premier-né. Elle l'enveloppa de langes et le coucha dans une grande mangeoire parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle des hôtes..."


Détruite en 529 par les Samaritains, puis reconstruite par l'empereur bysantin Justinien, la basilique a tout de même conservé ses quatre alignements de colonnes datant du IVe siècle. Le reste subit de nombreuses transformations... Au-dessus des colonnes, je reste subjugué par les merveilleuses fresques sur fond or typiquement de style bysantin.

Toutes les colonnes dressées sous l'empire de Constantin ont ensuite été peintes à l'époque des Croisés... Puis oubliées et masquées par le temps avant d'être redécouvertes en 1891 ! Toutes les images remontent à l’époque croisée, époque de transition et de divisions entre l’Eglise d’Orient et l’Eglise d’Occident. Un fait confirmé par la présence de saints, autant de la tradition occidentale qu’orientale.

Les carrés, tous placés sur les colonnes de la nef centrale et celles de la première rangée au sud, sont entourés d’une bande de couleurs rouge et blanche, tandis que les figures des saints se distinguent sur fond bleu. Chaque saint a son nom écrit sur un parchemin au-dessus de lui, ou placé entre ses mains. Pour les ecclésiastiques de l’époque, les colonnes peintes servaient à rappeler de manière métaphorique la présence des saints en ce lieu.

A la reconstruction de la basilique par l'empereur Justinien, celui-ci conserve le plan original, mais ajoute trois absides et le narthex. Il souhaite ainsi qu'elle puisse rivaliser avec les plus beaux sanctuaires de Jérusalem... On raconte pourtant que déçu par le résultat, il accusa l'architecte d'avoir détourné les fonds et le fit décapiter !

Au XIIe siècle, les Croisés protègent la basilique en élevant une muraille blanche, celle que l'on voit aujoourd'hui de l'extérieur, qui lui confère cet aspect fortifié si caractéristique. Et pourtant, cette période correspond à l'âge d'or pour l'embellissement de la basilique. C'est ainsi à cette époque qu'elle est couverte d'un plafond de cèdre, de pavements de marbre blanc, de peintures et de mosaïques.

L'accès à la grotte, tout comme au tombeau du Christ à Jérusalem, est strictement réglementé. Une file d'attente d'au moins quatre bonnes heures m'attend... Tout comme mon chauffeur à l'extérieur de la basilique ! Du coup, au bout d'une bonne heure d'attente (trois à quatre mètres parcourus !), je finis par jeter l'éponge et m'en retourne dans le choeur de l'église.

Voici le presbyterium à l'iconographie d'influence grecque. Elle date de 1764. D'ailleurs, la gestion de la basilique, comme au Saint-Sépulcre, est partagée entre Grecs, Arméniens et Latins. Tout est codifié : le parcours des processions, les heures des messes, l'entretien des tapisseries, l'attribution des chandeliers, etc. Toute restauration doit être acceptée par les trois communautés. Pas vraiment simple... D'ailleurs il est déjà arrivé que des religieux se bagarrent à coups de balai !

A droite du choeur, c'est par cette porte étroite et basse que passent les pélerins après qu'ils se soient rendus à la grotte de la Nativité. Devant l'autel, se dresse l'étoile à 14 branches fixée par les Latins en 1717. Elle marque le lieu de naissance du Christ.





|